Bien qu’il ne veuille appartenir à aucun mouvement en particulier, David Cintract s’inscrit dans la lignée des artistes du pop’art des années 60. Il a pris quelque chose d’Andy Warhol, quelque chose des images et du langage de la bande dessinée pour camper son œuvre. Il veut avant tout faire des toiles populaires, qui puissent plaire à tous le monde sans prétention aucune ; Il veut prouver que la BD peut habiller nos murs, aussi bien que n’importe quelle autre forme d’art pictural.Enfant, il créait déjà ses propres personnages, et son rêve enfin réalisé, il a tout lâché pour la peinture avec succès. Il ne peut renier que son style soit la personnalisation du pop’art américain, tant par le graphisme que par les couleurs, les effets et les thèmes traités.D’une manière humoristique et ludique, il met en images criardes, les faits d’actualité qui le bouleversent, il rend hommage au cinéma américain des années 50-60, et à se incontournables vedettes phares.Mêlant des images photographiques retraitées en couleurs fluos posées en aplats dessinés avec précision, à des expressions directement issues de la BD, il compose des images étranges, dérangeantes, mais distrayantes malgré tout.David Cintract y introduit des onomatopées, des mots dont le graphisme se rapproche de celui des tags ou des graffitis, encore un emprunt à l’Amérique.Ses toiles figurent sans le moindre doute une parodie acerbe de la société de consommation, dans laquelle nous vivons et à laquelle, rien ne prouve qu’il adhère vraiment.Quand il ne ressemble pas à ceux de la bande dessinée actuelle, les visages qui mangent la presque totalité de ses toiles sont empruntés aux figures de mode ou de la publicité : détournées, déformées, mêlées aux symboles modernes de liberté, de confort, de richesse…images brutales de la superficialité ambiante de notre monde. Comme Andy Warhol, les couleurs sont agressives, acidulées, sans rapport avec la réalité des choses.David Cintract admet difficilement que le bien être et l’aisance matérielle dont nous profitons dans nos sociétés occidentales, puissent occulter les vrais problèmes dont souffre notre planète. Images fragmentées, désarticulées, mais images de contestation, dans lesquelles nombre de gens se retrouvent, ce qui explique le succès fulgurant de l’artiste.A peine terminées, se toiles trouvent acquéreurs, ce qui est plutôt bon signe pour un artiste : peintre d’une certaine dérision, d’un humour grinçant, il a su trouver un style qui lui donne les moyens de dénoncer ce qui le choque, sans pontifier, dans un langage directement accessible au plus grand nombre. Bravo !