Les sculptures de Marie Paule Deville-Chabrolle, en bronze aux patines irisées, tantôt bleu-vert, tantôt ambrées, ont la souplesse et la grâce d’une jeune femme, douce et silencieuse, toujours la même et pourtant toujours une autre.Cette artiste est née au Maroc, qui lui a légué ses couleurs d’ocres, sa lumière violente qui souligne les volumes par des creux d’ombre. Elle est venue en France – études aux Beaux Arts de Pau – puis a fait le tour du monde, et de chaque voyage, de chaque rencontre, elle a enrichi sa propre vision du monde et d’elle même.A chaque culture croisée elle a emprunté un peu de sa respiration, de ce souffle qui depuis habite son œuvre. Il y a loin du Maroc à l’Asie, de l’Asie à l’Afrique, de l’ Afrique à la Guyane, puis de nouveau à la France où elle est venue s’installer quelque part en Bourgogne, au milieu des pierres blondes et des coteaux ensoleillés.En chemin, Marie Paule Deville-Chabrolle a étudié, observé, glané une inspiration. Les images, les différentes traditions ont nourri chaque fois une émotion nouvelle, une autre manière de voir et de concevoir.Cette artiste a trouvé dans les corps féminins dont elle recherche les rondeurs, la douceur, la grâce et la souplesse, la matière essentielle de son œuvre. Quelle que soit la pose qu’elle leur donne, on y retrouve la même justesse des proportions, le même équilibre, les mêmes courbes, généreuses sans excès, la même envie de tendresse.Le modelé du corps est si parfait, le grain de la peau si lisse, si soyeux, que nus ou vêtus d’un léger drapé glissant sur les hanches pour souligner le galbe de la silhouette, ils semblent habillés de lumière.Il y a une grande part de silence et de recueillement dans l’œuvre de Marie Paule Deville Chabrolle, les visages y sont immobiles, les regards voilés par les paupières toujours baissées. Pourquoi ces yeux qui ne nous regardent jamais, fermés sur une vie de mystère et de secret ? Ces visages sont aussi imperméables aux émotions et aux sentiments que les corps sont lisses, les coiffures impeccables, les attitudes sobres et discrètes. Dans toute sa modestie, l’artiste se refuse à la moindre confidence.Comme dans la statuaire antique, les sculptures de cette artiste reflètent l’équilibre, la raison, la quiétude, elles célèbrent la lumière qui les qui les effleure et les caresse, il ne leur manque qu’un frémissement de vie pour s’animer.Marie Paule Deville-Chabrolle est, rappelons-le, l’auteur de la Marianne de l’an 2000, symbole actuel de la République Française. Par ailleurs, ses œuvres sont présentes dans les cinq continents.